Ça passe... ou ça bloque. Après six mois et cinq journées d’action, le mouvement contre la réforme des retraites pourrait prendre une tournure plus inquiétante pour le gouvernement. Jusque-là très encadrée par les centrales syndicales, la contestation montre quelques signes d’une possible radicalisation. Et crée des tensions au sein de certaines organisations.
A Total, les salariés ont à chaque fois prolongé de vingt-quatre heures les journées de grève du 7 et du 23 septembre, avec des taux de grévistes allant de 50% à 80% suivant les raffineries. Pour le 12 octobre, c'est à nouveau une grève reconductible qui sera proposée aux salariés. «On s'épuise à faire des grèves saute-mouton, regrette Charles Foulard, délégué CGT à Total. Il faut désormais penser à une grève générale, seule à même de faire plier le gouvernement.» Au port du Havre, une grève a débuté dès vendredi et devrait durer jusqu'à lundi matin, bloquant l'activité sur tous les terminaux à conteneurs. A Marseille, c'est tout un ensemble de secteurs - bus, cantines, crèches, commerces, ports - qui est touché, en lien avec la réforme des retraites, mais aussi en raison de revendications plus sectorielles. «Pour faire reculer le pouvoir, il ne suffit plus de mettre trois millions de personnes dans la rue, estime Claude Michel, de la fédération CGT spectacle. Seule la généralisation de la grève permettrait d'amplifier le rapport de forces.» Dans l'Education nationale, des assemblées