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Libération

Le suicide, bout du calvaire pour une médecin du travail

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Harcèlement . A Strasbourg, Marie-Magdeleine Gressé s’est donné la mort, mettant en cause les pressions de l’association qui la salariait.
publié le 4 octobre 2010 à 0h00

Marie-Magdeleine Gressé, 59 ans, s'est donné la mort chez elle, il y a une semaine. Elle était médecin du travail à Strasbourg depuis une trentaine d'années, en arrêt maladie depuis près d'un mois. Un «suicide sacrificiel», affirme Olivier Gosselin, un psychiatre proche d'elle, président de l'Avip (Aide aux victimes de violences psychologiques) : «Elle m'avait fait part des pressions qu'elle subissait. N'arrivant pas à aller jusqu'au bout de sa démarche pour protéger les salariés, elle a décidé d'en finir pour alerter l'opinion.» Sa famille va déposer plainte contre X pour harcèlement moral.

Dans une lettre retrouvée à son domicile, Marie-Magdeleine Gressé a mis en cause son employeur, l'association AST 67 (Alsace Santé au travail). «Ne pleurez pas, je suis mieux que soumise à la torture d'AST 67», a-t-elle écrit, selon des copies partielles fournies par le président de l'Observatoire européen de la souffrance et du harcèlement moral au travail, Me Laurent Hincker. «Nous avons des attestations qui abondent de toutes parts sur ce qu'elle subissait dans son entreprise et dans celles où elle intervenait», affirme Me Emmanuel Rodriguez, un collaborateur de Me Hincker.

«Ennemie». La nouvelle du suicide a provoqué une vive émotion au sein de France 3 Alsace, entreprise que Marie-Magdeleine Gressé suivait depuis de nombreuses années. Il survient peu après une grève suivie «à 75%» par les sa