L'économiste Marc Touati est directeur général adjoint de l'entreprise d'investissement Global Equities. Pour
liberation.fr
, il réagit à la condamnation du trader Jérôme Kerviel et témoigne de son (non-)impact sur les moeurs des salles de marchés.
Comment selon vous les salles de marchés ont accueilli la condamnation de Jérôme Kerviel? Ce 5 octobre va-t-il être marqué d'une pierre blanche par la profession?
Il ne faut pas exagérer l'impact sur les marchés, ça n'a pas une ampleur énorme sur eux. C'est même un non-événement à l'échelle de la planète et de la sphère financières. Les traders n'ont pas le nez rivé sur le jugement. A Global Equities, les gens en parlent, mais comme tout le monde.
Le sentiment qui ressort, c'est que le jugement est d'une sévérité extrême. Il y a eu des erreurs, des malversations: en ce sens, qu'il y ait de la prison ferme peut se comprendre. Ce qui surprend le plus, c'est le montant à rembourser.
On peut imaginer que c'est le côté symbolique qui prévaut plus que le montant, comme un coup de semonce tiré en direction de la profession, un avertissement...
Les Etats-Unis ont eu leur Madoff, on a notre Kerviel. Aujourd'hui, il apparaît que c'est un jugement qui veut faire un exemple. On ne va pas refaire le procès, mais c'est quand même fort de café d'imaginer qu'une personne seule puisse faire tout ça sans contrôle, sans accord tacite, pendant deux ans... Tant mieux pour la Société générale.
Ce qui me surprend surto