Jérôme Kerviel a donc écopé du maximum. Le trader déchu de la Société Générale a été condamné hier matin pour faux et abus de confiance à cinq ans de prison dont deux avec sursis (soit trois ans de prison ferme), proche du plafond légal (cinq ans, avec ou sans sursis). Dans sa très relative mansuétude, le tribunal correctionnel de Paris lui a épargné l'amende prévue de 375 000 euros (à verser au Trésor Public), mais a eu la main lourde en le condamnant à indemniser son ancien employeur à la hauteur de sa perte finale sur les marchés financiers : près de cinq milliards d'euros. Kerviel, qui a déjà effectué un mois de détention provisoire au cours de l'enquête, reste libre puisque son avocat, Me Olivier Metzner, a illico annoncé son intention de faire appel (lequel est suspensif). De fait, ce jugement ultrafavorable aux intérêts de la banque méritera un match retour. Bilan à la mi-temps.
Une condamnation logique
Sur le faux, il n'y a pas photo: Kerviel avait sciemment dissimulé ses positions spéculatrices. Les faits sont établis et admis : Kerviel a outrepassé son plafond d'investissement (1,5 million d'euros par jour), jusqu'à miser l'intégralité des fonds propres de la Générale (50 milliards). Des engagements extravagants dissimulés par de fausses contreparties censées équilibrer ses mises. «J'ai saisi des centaines de deals fictifs afin de masquer mes positions et mes résultats», avait admis le trader en cours d'instruction. Aveux confirmé