A l’instar d’une bombe à fragmentation, l’affaire Kerviel a ébranlé la quasi-totalité de la chaîne hiérarchique du trader. Dix-huit mois après le scandale, la quasi-totalité de ses supérieurs ont été démissionnés, ou écartés, jusqu’au plus haut niveau.
En mai 2008, le numéro 1 de la Société générale, Daniel Bouton, tenu pour responsable par le pouvoir politique, perd, au profit de Frédéric Oudéa, le pilotage exécutif de la banque, pour ne conserver que la présidence du conseil d’administration. En avril 2009, suite au nouveau scandale provoqué par l’attribution de paquets de stock-options à l’état-major de la Socgen, il démissionne de tous ses mandats et quitte la banque sans indemnités.
Son bras droit, Jean-Pierre Mustier, patron de la banque de financement et d’investissement de la Société générale et à ce titre grand patron de Kerviel, est écarté en mai 2008 de la direction de la BFI et recasé à la tête du pôle gestions d’actifs et services aux investisseurs. Il démissionne de la Société générale en août 2009, quand l’autorité des marchés financiers engage une procédure de sanction à son encontre. Il est finalement condamné à une amende de 100 000 euros pour avoir cédé, en août 2007, au début de la crise des subprimes, 6 000 actions de sa banque en profitant d’informations privilégiées. Mustier quitte la banque sans indemnités de départ.
Eric Cordelle est un cas encore plus symptomatique. Il était le supérieur direct de Jérôme Kerviel au sein du Desk Delta One. Ce n’est pas