Energie, SNCF, transports publics, Ratp, industries chimiques: depuis lundi, les organisations syndicales mutliplient les appels à la grève reconductible, à partir du 12 octobre, nouvelle journée de mobilisation contre la réforme des retraites. Jean-Michel Denis, maître de conférence en sociologie à l'université de Marne-La-Vallée, réagit à ce choix «contraint».
En quoi consiste un préavis reconductible?
Les préavis permettent aux salariés d'être couverts juridiquement quand ils font grève et aux syndicats de ne pas être obligés de redéposer un préavis chaque jour. Ce sont ensuite les salariés qui décident, au jour le jour, s'ils reconduisent le mouvement, en voyant s'il est suivi ou pas.
Ce sont les responsables de fédération qui déposent ces préavis: Didier Le Reste pour la CGT-SNCF, etc. Les leaders, eux, s'engagent très prudemment, sans trop cautionner, sans appeler de leur propre voix à une grève reconductible. Les syndicats hésitent à s'engager dans un tel mouvement.
Le dépôt de préavis de grève était-il acquis?
Oui. Les organisations syndicales ne sont pas vraiment désireuses de durcir le mouvement, mais elles y sont contraintes. Elles sont dans une situation très compliquée: d'un côté, elles sont échaudées parce qu'un certain nombre de leurs actions durant ce quinquennat ont duré longtemps mais abouti à un échec sur le plan revendicatif: la réforme du fret à la SNCF l'an dernier, celle du statut des enseig