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Libération
Enquête

SNCF et RATP croisent le fer pour Systra

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Les deux géants se disputent le contrôle de leur filiale d’ingénierie commune. L’Etat peine à trancher…
publié le 7 octobre 2010 à 0h00

On en convient, le duel entre Guillaume Pepy, le président de la SNCF, et Pierre Mongin, le patron de la RATP, pour s’accaparer l’ingénierie ferroviaire est moins glamour que l’affrontement entre Anne Lauvergeon, la patronne d’Areva, et Henri Proglio, le numéro 1 d’EDF, autour de la filière nucléaire. Mais l’enjeu est du même ordre : la conquête des marchés à l’international, du train à grande vitesse au métro automatique. Au cœur du conflit, Systra, un fleuron de l’ingénierie ferroviaire, possédé à égalité par la SNCF et la RATP (35,85% chacune). Les duellistes sont au moins d’accord sur un point : le statu quo est invivable. Dans les appels d’offres, ils se tirent déjà la bourre, chacun dégainant au besoin sa filiale maison (Inexia pour la SNCF et Xelis pour la RATP) pour ne pas avoir à se partager les marchés.

Le groupe Systra (2 510 salariés, 253 millions d’euros de chiffre d’affaires, dont 82% à l’international) est un nain à l’échelle des groupes d’ingénierie, (3,6 milliards d’euros pour l’américain Aecom), mais il œuvre sur un marché censé exploser. Ses derniers faits d’armes : la ligne à grande vitesse Kenitra-Tanger au Maroc, le tramway de Casablanca, le métro de La Mecque ou celui de Dubaï.

Normalement, tout devrait déjà être arbitré. Pour ne pas avoir à départager lui-même ses deux champions, la tutelle des deux entreprises publiques avait sommé Jean-François Bénard, magistrat à la Cour des comptes, de lui donner un avis tranché. Et il a été servi. Le rapport confid