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Libération

Eléments pour un débat serein sur l’ISF

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publié le 12 octobre 2010 à 0h00
(mis à jour le 12 octobre 2010 à 12h48)

L’impôt sur la fortune (ISF) suscite régulièrement des poussées de fièvre aussi idéologiques qu’irrationnelles. Dernière en date : 100 députés UMP proposent en pleine crise des finances publiques de le supprimer, se privant ainsi de plus de 3 milliards d’euros de recettes fiscales. Faire un chèque de 3 milliards aux 2% des Français plus riches, alors même que tout le monde se demande comment l’Etat va rembourser ses dettes, il fallait y penser.

Dommage que le débat se limite à de telles caricatures. L’imposition directe du patrimoine est un élément important d’un système fiscal juste et efficace, et joue un rôle significatif dans tous les pays développés, souvent sous la forme d’un impôt foncier nettement plus lourd qu’en France. L’ISF à la française tente de traiter de la même façon toutes les formes de patrimoine, ce qui est plus efficace, et de leur appliquer un barème progressif, ce qui est plus juste. Un tel impôt ne doit évidemment pas être supprimé. Par contre il pourrait être réformé et amélioré, à condition qu’un débat serein s’engage enfin. Tentons d’y contribuer.

Selon l’Insee et la Banque de France, les ménages français possèdent actuellement environ 9 200 milliards d’euros de patrimoine immobilier et financier (net de dettes). La fortune des Français a légèrement baissé depuis 2008, où elle atteignait 9 500 milliards, mais représente toujours près de 6 années de revenu national, contre moins de 4 dans les années 1980, et moins de 3 dans les années 1950. Jamais dep