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Nobel : une autre idée de l’offre et de la demande

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prix . La théorie des trois lauréats a notamment permis d’améliorer la compréhension du marché du travail.
publié le 12 octobre 2010 à 0h00

Voilà un prix Nobel d’économie qui tombe à pic. Alors que l’économie mondiale s’enfonce dans une crise historique avec une forte dégradation de l’emploi, le prix de sciences économiques de la banque de Suède a été décerné hier à un trio d’économistes dont les recherches ont permis d’améliorer la compréhension du marché du travail. Peter Diamond, 70 ans, est professeur au prestigieux Massachusetts Institute of Technology. Dale Mortensen, 71 ans, enseigne à la Northwestern University (Illinois), tandis que Christopher Pissarides, 62 ans, est, lui, rattaché à la London School of Economics.

Selon la théorie classique, acheteur et vendeur parviennent à se trouver l'un l'autre immédiatement, sans coût. Et en disposant d'une information pertinente sur les prix de tous les biens et services. «Mais cela n'arrive pas dans la vraie vie», dit le comité Nobel. Le même comité aurait pu dire : «La théorie classique est intuitive, et ses postulats sont idéologiques.» Diamond, Mortensen et Pissarides ne se revendiquent d'aucune école. Si ce n'est celle du terrain. Où l'observation sur une longue période permet une modélisation de la réalité… Pour pouvoir agir dessus. «Leur modèle refuse toutes réponses a priori», confie Etienne Wasmer, professeur d'économie à Sciences Po Paris et ex-thésard du professeur Pissarides.

Dans leur théorie baptisée DMP (pour Diamond, Mortensen, Pissarides), les lauréats soulignent que les ajustements entre l'offre et la demande - notamment sur le m