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Libération
Reportage

A Marseille, la grève fait des vagues

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Parti du port, le mouvement de contestation, qui touche agents publics et salariés du privé, se radicalise.
Des tankers attendent au large de Marseille, le 13 octobre, alors que les terminaux pétroliers sont bloqués (© AFP Gerard Julien)
publié le 14 octobre 2010 à 0h00

Marseille est comme une grosse marmite où le bouillon social se maintient en permanence au stade frémissant. Il suffit de quelques degrés d’indignation supplémentaires pour faire sauter le couvercle. C’est ce qui s’est produit mardi, avec la manifestation en centre-ville et l’appel à la grève reconductible lancé par la plupart des organisations syndicales. Alimentée par une mobilisation plus forte que lors des précédents rassemblements (230 000 personnes selon les syndicats, 24 500 selon la police), la température est montée d’un cran, mais la colère sociale couvait depuis des semaines.

«Avancées». Comme souvent, c'est sur le port que la première mèche a été allumée. En marge de la contestation autour de la réforme des retraites, une partie des agents CGT du Grand Port maritime de Marseille (GPMM) employés sur les terminaux pétroliers du golfe de Fos-sur-Mer sont en grève depuis dix-huit jours, bloquant notamment l'approvisionnement des quatre grandes raffineries de l'étang de Berre.

Les raisons de ce conflit n'ont rien à voir avec les retraites. Depuis juillet 2008, une minorité d'agents CGT du GPMM refusent d'appliquer la réforme portuaire, dont le principe avait pourtant été accepté par leur syndicat au mois de décembre 2008. Ce new deal maritime impose au GPMM de privatiser son activité hydrocarbures pour la confier à une filiale, Fluxel, qu'il détiendrait à 60%. Adopté par le conseil de surveillance du GPMM le 1er octobre, le modèle éc