Normalement, l’affaire est pliée. La Caisse des dépôts et consignations (CDC) entre au capital de la Poste. Face à l’Etat, ne s’est-elle pas fait avoir ? Tout devrait être bouclé lundi. Comme chaque début de semaine, le patron de la CDC, Augustin de Romanet, réunit son comité de direction. Au menu, une décision lourde pour l’avenir de la Caisse : investir 1,5 milliard d’euros dans la Poste au côté de l’Etat, qui s’est engagé à mettre 1,2 milliard.
L’accouchement a été laborieux. La Caisse, pas vraiment ravie d’avoir été bousculée par l’Elysée pour mettre au pot, a négocié pas à pas. Romanet a suivi scrupuleusement les étapes. Mercredi, il a pris l’avis formel de sa commission de surveillance. Elle-même avait sollicité l’avis de son comité d’investissement, qui lui avait donné le feu vert. Alors pourquoi donc, au sein de la commission de surveillance, le sentiment prévaut qu’on a fait avaler des couleuvres à la CDC ?
Lièvre. Siègent dans cette commission des parlementaires de droite et de gauche désignés par les assemblées, des personnes qualifiées, comme le président de la chambre du commerce et de l'industrie de Paris, Pierre Simon, ou un universitaire, spécialiste des banques, Olivier Pastré. Franck Borotra, nommé par le président du Sénat (Gérard Larcher), est un ancien ministre de l'Industrie. Tous ces éminents personnages veillent à ce que la Caisse des dépôts, bras armé de l'Etat, emploie ses fonds dans l'intérêt de la nation. Ils ont débattu, retourné l