Insaisissable mouvement. Marqué samedi par une nouvelle journée nationale de manifestations, la cinquième en six semaines, le conflit contre la réforme des retraites n'en finit pas de surprendre. On attendait mercredi le renfort des cheminots, le soutien est venu des lycéens. On guettait hier la mobilisation à Paris, c'est Versailles qui a manifesté. On pronostiquait du monde aux premières manifs organisées un week-end (le 2 octobre), c'est dix jours plus tard, en semaine, que la foule s'est déplacée. Le taux de grévistes baisse en même temps que croît le nombre de manifestants et de raffineries bloquées. Et du sujet des retraites, la contestation semble désormais se déplacer sur le terrain des injustices et des inégalités, incarnées, aux yeux des contestataires, par la politique du gouvernement. «On avance à l'aveugle dans ce conflit, reconnaît un dirigeant syndical. C'est un mouvement surprenant, où les gens sont là où on ne les attend pas, motivés pour se battre, mais pas prêts à sacrifier une journée de salaire.»
Combien de manifestants samedi?
Vendredi soir, cette incertitude grandissante sur l’évolution du mouvement rendait compliquées les prévisions pour ce samedi. «On arrive encore à prévoir quand les manifs ont lieu en semaine, mais, pour un week-end, c’est devenu difficile, expliquait-on au siège de la CFDT. Nos militants sont très mobilisés, reste à savoir si les salariés vont suivre.»
Tout aussi prudente, la CGT se ris