La Poste est au pied du mur. Celui de la rentabilité s'entend. La voie est en effet libre pour l'entrée de la Caisse des dépôts et consignations (CDC) dans le capital de la Poste. Après avoir obtenu de haute lutte le feu vert de sa commission de surveillance, Augustin de Romanet, le patron de la CDC, a acté la décision, hier, en comité de direction. Enjeu pour la caisse : l'injection de 1,5 milliard en échange de 26% du capital de la Poste. Et cet investissement va mettre une nouvelle pression sur l'opérateur postal. «La CDC n'est pas un fonds de pension, et on ne va pas demander à la Poste des rendements à deux chiffres, rappelle un membre de la commission de surveillance. Mais en tant qu'investisseur avisé, nous voulons un bon retour sur le long terme, et Bailly [président de la Poste, ndlr] nous a promis un taux de dividendes de 50%.»
Gages. A l'appétit de la caisse s'ajoute la pression de Bruxelles. Selon nos informations, le dossier ne lui a pas encore été formellement communiqué. Il s'agit de convaincre la Commission européenne que l'injection d'argent frais dans l'opérateur, alors que le secteur postal sera totalement ouvert à la concurrence au 1er janvier, ne constitue pas une aide. Tout particulièrement les 1,2 milliard d'euros que l'Etat s'est engagé à mettre dans son service public. Autrement dit, la Poste va devoir donner des gages. Montrer que l'argent qui va abonder ses caisses ne va pas servir à boucher les trous,