Quel gâchis ! La nécessité de réformer le système de retraites est reconnue par tous; le principe général d’une augmentation des durées de cotisation n’est contesté par personne. Pourtant le gouvernement tente d’imposer, en s’appuyant sur une confortable majorité parlementaire qui n’avait d’ailleurs pas été élue sur un tel programme, une réforme fortement impopulaire. L’enjeu n’a maintenant plus rien à voir avec les conditions de vie des travailleurs âgés ni les solidarités entre générations.
Pour le Président, il s’agit de faire plier les syndicats, les grévistes, et les manifestants, et de montrer que la fermeté radicale permet de s’attaquer à ce marqueur historique de la gauche que constitue, ou constituait, «les 60 ans». En face, on le voit aussi de plus en plus : au-delà de la légitime contestation d’une réforme profondément inégalitaire, il s’agit de faire reculer le gouvernement et d’ainsi l’affaiblir, tant la coupe est pleine du dégoût de mesures nauséabondes, qu’il s’agisse de la politique sécuritaire, du droit des étrangers, de la remise en cause des principes fondateurs de la citoyenneté française ou de la politique fiscale clientéliste, irresponsable pour les finances publiques.
L'avenir des retraites, pourtant, mérite bien mieux qu'un tel blocage : s'il est un sujet pour lequel la recherche d'un consensus doit guider toute réforme, c'est bien celui des retraites par répartition. La méthode avait d'ailleurs montré son efficacité : commencer par construire un diagno