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Analyse

Dépenser moins, ponctionner plus

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En examen à l’Assemblée, le projet de budget 2011 cherche des recettes pour ramener le déficit à 6% du PIB. Au programme : hausse des amendes ou taxation des stock-options…
publié le 20 octobre 2010 à 0h00

Rentrée budgétaire en catimini pour les députés. En débat depuis deux jours à l’Assemblée nationale, le budget 2011 aurait absolument tout ce qu’il faut, en temps normal, pour monopoliser l’attention : déficit et réduction du déficit records, choix gouvernementaux contestés jusque dans les rangs de la majorité, velléités de grand soir fiscal tous azimuts… A ceci près que cette année, le coup d’envoi du traditionnel marathon parlementaire d’automne est éclipsé par la question des retraites, et au maintien de la bonne notation financière de la France.

Audacieuse. Budget «d'effort historique», comme le dit son ministre, François Baroin, «fin de l'insouciance», comme insiste son rapporteur général, l'UMP Gilles Carrez, budget des hausses d'impôts non assumées, comme le martèle le Parti socialiste : ce rigoureux cru 2011 fait le pari, jamais vu, de ramener le déficit public à 6% du produit intérieur brut (PIB) fin 2011, contre 7,7% aujourd'hui. Le tout sans casser une reprise économique qui s'annonce plus fragile de jour en jour. Soit 40 milliards d'économies à dégager en dépensant un peu moins et en ponctionnant nettement plus.

Pour y parvenir, le gouvernement mise sur une hypothèse de croissance, de plus en plus audacieuse, de 2% en 2011 (la dernière prévision de l'agence de notation Moody's voit un repli de l'activité à + 0,7% dans la zone euro l'an prochain et à + 0,9% en France), un gel de la dépense publique hors dette très difficil