La spéculation ? C'est comme le cholestérol. Il y aurait la bonne et la mauvaise. Cette dernière serait sur le point d'être éliminée. C'est du moins le sentiment que voudraient donner les Européens. Après des mois d'empoignades, notamment entre Londres et Paris, voilà qu'ils estiment avoir fait (depuis hier) un «grand pas» vers la régulation des fonds spéculatifs, ces fameux hedge funds, fers de lance de la spéculation capables de dépecer en meute une cible (monnaie, entreprise, Etat…) dès lors qu'ils ont décidé de l'attaquer. Selon de nombreux observateurs, la Grèce en aurait fait les frais au printemps.
Mains libres. «Nous avons un accord à l'unanimité», s'est félicité hier le ministre belge des Finances, Didier Reynders, dont le pays assure la présidence de l'UE. L'accord des ministres accepte notamment la mise en place d'un «passeport» permettant la commercialisation des fonds dans toute l'Union sans devoir obtenir une autorisation préalable dans chaque pays, en particulier quand ses fonds ou leurs gestionnaires ne sont pas basés en Europe. Jusqu'ici, la France s'y était opposée, par crainte de laisser les mains libres sur le marché européen à des acteurs douteux, basés par exemple dans des paradis fiscaux. Paris plaidait pour des passeports délivrés pays par pays.
Sur la base de cet accord, des discussions vont maintenant reprendre avec le Parlement européen, qui a son mot à dire sur la future législation. E