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Impayable

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François Pérol. Drôle et détaché, ce fidèle de Nicolas Sarkozy, parachuté à la tête de BPCE, défend désormais ses confrères banquiers.
François Pérol, président du directoire du groupe Banque Populaire-Caisses d'Epargne (BPCE). (© AFP Eric Piermont)
publié le 20 octobre 2010 à 0h00

Vous abhorrez les banquiers ? Vous vous pincez le nez quand on vous présente un sarkozyste ? Vous êtes à cheval sur la morale publique et plus particulièrement les conflits d’intérêts ? Eh bien, François Pérol est votre homme. Voilà quelqu’un que vous allez adorer détester. Enfin, a priori.

Patron de BPCE, fusion des Caisses d’épargne et des Banques populaires, ancien secrétaire général de l’Elysée, ce fidèle collaborateur de Nicolas Sarkozy a défrayé la chronique lors de son parachutage en février 2009, en évitant de saisir la Commission de déontologie, censée donner son blanc-seing à chaque opération de pantouflage. Dégoûtés par ce passage en force, deux magistrats de ladite commission avaient démissionné, et une enquête pour «prise illégale d’intérêt» a été ouverte. Dernière touche au tableau, notre homme est depuis un mois et pour un an, le président de la Fédération bancaire française : en clair, le lobbyiste en chef de nos chers banquiers.

Dans un monde idéal, il eut fallu que François Pérol soit cynique et sentencieux. C’eut été plus simple. Le problème est que l’individu est atrocement sympathique. On peut se rattraper en se disant que François Pérol a au moins le physique de l’emploi. C’est bien simple, aucun banquier français ne ressemble autant à un banquier que lui. Une icône de la finance. Mais avec une patine britannique. Plus aristocrate de la City que trader apatride. Soulier noir verni, chemise blanche à bouton de manchette, cravate violette Hermès, et ceintur