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Libération

La hantise de la pompe vide

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Le gouvernement prône la mise en commun des stocks comme parade à la pénurie d’essence.
Une station essence à Marseille le 18 octobre 2010 (AFP Gerard Julien)
publié le 20 octobre 2010 à 0h00

Le secrétaire d'Etat aux Transports, Dominique Bussereau, s'étant quelque peu discrédité en assurant depuis trois jours qu'il n'y avait pas de problèmes à la pompe, c'est son ministre de tutelle, Jean-Louis Borloo, qui s'y est collé hier malgré son peu d'appétit pour les questions d'énergie. «Un peu moins de 4 000 stations-service sont en attente d'approvisionnement» sur 12 500 en France, et une vingtaine de dépôts sont bloqués sur un total de 219, notait-il, tandis que Total chiffrait à un millier le nombre de ses stations en rade (sur 4 300) soit 400 de plus que la veille. La situation a été jugée assez préoccupante pour que, au plus haut sommet de l'Etat, les réunions de crise s'enchaînent. A l'Elysée, on a bien compris que la pénurie de carburant était le point critique qui pouvait tout faire basculer.

Mutualisation des stocks de réserve, mise en œuvre de moyens de transport alternatifs pour alimenter les stations-service, et même déblocage de raffineries si l'on en croit Sarkozy… les autorités ont décidé de sortir les grands moyens. Objectif, un «retour à la normale» dans quatre ou cinq jours, ce qui correspond au début des vacances de la Toussaint, un optimisme qui dépasse encore celui de Bussereau et auquel, vu le durcissement du mouvement, on a bien du mal à adhérer.

Concrètement, cela veut dire quoi ? Le carburant stocké dans les dépôts, géré par différents opérateurs, va être «mutualisé» et livré aux stations qui en manquent. «On va met