La société Lejaby a fait preuve d'un «comportement déloyal» à l'encontre de ses salariées. Les termes du jugement rendu hier par le tribunal de grande instance de Lyon, annulant la procédure de plan social engagée par le fabricant de lingerie en mars, sont très clairs. Et peu amènes pour le groupe autrichien Palmers, propriétaire de Lejaby, qui avait annoncé une restructuration visant la fermeture de trois sites de production et la suppression de 197 emplois sur 653, en oubliant d'informer le personnel qu'il avait parallèlement engagé une autre procédure visant, elle, à se débarrasser de l'entreprise.
En novembre 2009, Palmers avait assigné devant le tribunal de commerce de Paris le groupe américain Warnaco, à qui il avait racheté Lejaby, pour faire annuler cette vente au motif qu’il aurait payé l’entreprise trop cher par rapport à sa santé financière réelle. Les salariées de Lejaby avaient appris l’existence de cette démarche après le début des procédures du plan de restructuration, par hasard, en tombant sur une dépêche de l’Agence France Presse. Elles avaient décidé de porter l’affaire devant la justice, estimant avoir été trompées par leur entreprise. L’audience avait eu lieu en pleine occupation de l’usine, en septembre, alors que les premiers licenciements allaient tomber.
Hier, en prenant connaissance du jugement, Nicole Mendez, la déléguée CFDT, avait un sourire dans la voix. «Palmers a été malhonnête en nous cachant ces informations. C'est rassurant de vo