Marchant à reculons face aux gendarmes mobiles qui dégagent l'accès au dépôt pétrolier de Caen, Pascal Petri sourit. «On a bien tenu, on peut repartir tranquillement», dit le secrétaire général de la CFTC transport Normandie. Hier, vers 15 heures, les forces de l'ordre ont levé dans le calme le blocage des dépôts des Combustibles de Normandie, qui alimentent en gazole et en fioul plus de la moitié de la région. Pour la troisième fois en cinq jours. Evacués la veille en fin d'après-midi, les militants de l'intersyndicale étaient revenus à 4 heures du matin installer les trois barrages de pneus et de bois brûlés aux entrées du site, sous le viaduc de l'autoroute. Entre-temps, seule une grosse vingtaine de camions a pu faire le plein. Trop peu pour alimenter stations-service et professionnels.

Chômage technique. Hier encore, la quête d'essence était au cœur des préoccupations caennaises, alors que certaines stations n'ont plus une goutte de carburant depuis vendredi. Tout comme certains gros consommateurs. «Une semaine que j'attends de l'approvisionnement, s'agace le représentant d'un important transporteur régional, qui préfère rester anonyme. On a maintenu de l'activité grâce à notre stock, mais on consomme 30 000 litres par jour. On va très bientôt devoir immobiliser des véhicules.» Avec menace de chômage technique à la clé.

C'est cette inquiétude que le président de la chambre de commerce de Caen a voulu faire remonter. Mardi, Serge