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Analyse

Guerre des chiffres autour de la pénurie

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L’Etat veut rassurer, mais les blocages continuent.
publié le 21 octobre 2010 à 0h00

Situation confuse sur le front de l'énergie. Après l'opération déblocage des dépôts de carburant, dans la nuit de mardi à mercredi, le gouvernement a franchi un nouveau cran avec les réquisitions. Le retour à la normale devait être une question de «quatre à cinq jours», avait juré François Fillon, mardi. Hier, Christian Estrosi, le ministre chargé de l'Industrie, a réitéré la promesse en assurant que la situation «serait à nouveau normale d'ici deux à trois jours». Est-ce si sûr ?

Combien de stations-service sont réellement à sec ?

Précisément «3 190 sur 12 311». Le chiffre a été donné hier à la mi-journée par Jean-Louis Borloo, le ministre de l'Ecologie et de l'Energie. Ces stations sont «momentanément vides», a ajouté le ministre. S'y ajoutent 1 700 autres en difficulté sur un produit, essence ou gazole. Voilà pour la photo officielle. Chez Total, on évaluait hier en soirée à 1 200 sur 4 300 les stations en rupture d'un ou plusieurs produits. Soit une sur quatre. La situation dressée par les syndicalistes est, elle, moins optimiste. Même si les douze raffineries sont toujours à l'arrêt, la situation des dépôts est plus difficile à saisir :«On est dans le jeu du chat et de la souris», explique Marc Blanc, secrétaire fédéral de la CFDT chimie-énergie. Un dépôt débloqué ici est suivi d'une action plus loin. Caen a été bloqué, puis débloqué, trois fois en cinq jours. Donges est un autre exemple. «Vers 4 h 30, la g