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Libération

American Apparel presqu’à poil

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La marque de vêtements du mégalomane Dov Charney, qui refuse toute délocalisation, connaît de graves problèmes financiers. En cause, la crise, mais surtout une gestion hasardeuse.
(REUTERS/Mario Anzuoni)
par Laureen Ortiz, LOS ANGELES, de notre correspondante
publié le 22 octobre 2010 à 0h00

La récente découverte d'un employé mort au siège d'American Apparel, à Los Angeles, n'a fait que renforcer la malédiction qui frappe actuellement la marque d'habillement branché made in USA. Car pour celle qui a fait le serment de refuser le dogme de la délocalisation, devenant la plus grande entreprise américaine de textile à fabriquer sur son territoire, les jours semblent aussi comptés. Et même si elle vient d'ouvrir son onzième magasin en France, à la Défense, l'esprit festif a bel et bien disparu des bâtiments industriels californiens. La pression monte à l'approche d'échéances perçues comme des couperets, s'agissant de rembourser ses prêts ou de publier des résultats dignes de foi. Faute de quoi, c'est la faillite qui l'attend.

Fini, donc, les heures d'euphorie où le patron controversé, Dov Charney, se promenait en sous-vêtements dans cette immense usine de 74 000 mètres carrés peinte en rose, plantée dans ce quartier industriel qui flirte avec les gratte-ciel des banques, en plein centre de L.A. Connu pour son attitude borderline, qui l'a conduit à mettre en scène des actes sexuels devant une journaliste ou enfiler en réunion des chaussettes à un endroit plus intime que ses pieds, Charney a arrêté - temporairement du moins - de jouer les quarantenaires insouciants. Etranglé financièrement, menacé d'être viré de la Bourse de New York faute de résultats fiables et publiés à temps, attaqué en justice par des actionnaires, la liste est longue des mauvais