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Libération

A la raffinerie de Grandpuits, «le jeu du chat et de la souris» entre préfet et grévistes

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publié le 23 octobre 2010 à 9h27
(mis à jour le 23 octobre 2010 à 12h34)

Le préfet de Seine-et-Marne a pris vendredi soir un deuxième arrêté de réquisition de grévistes de la raffinerie de Grandpuits, juste après que la justice administrative eut suspendu un premier arrêté qui avait entraîné le déblocage du dépôt de carburants par les gendarmes.

Dans la nuit de vendredi à samedi, Franck Manchon, délégué CGT de la raffinerie Total, a annoncé à l'AFP que le préfet Jean-Michel Drevet avait pris un deuxième arrêté de réquisition afin d'empêcher un nouveau blocage du site, en grève et à l'arrêt depuis le 12 octobre. Une information confirmée par le ministère de l'Intérieur, qui précise que le nouvel arrêté s'est «cantonné à une réquisition du personnel strictement nécessaire »«Les rotations de camions se déroulent donc à nouveau normalement», souligne-t-on Place Beauvau.

Saisi en référé, le tribunal administratif de Melun avait suspendu dans la soirée un premier arrêté préfectoral de réquisition des salariés grévistes de Grandpuits, jugeant que cet arrêté avait «porté une atteinte grave et manifestement illégale au droit de grève et que son exécution à ce titre doit être suspendue».

Le juge administratif reprochait au préfet d'avoir réquisitionné «la quasi-totalité du personnel de la raffinerie», ce qui «a eu pour effet d'instaurer un service normal» au sein de l'entreprise.

Toutefois, il avait estimé que «cette décision ne fait pas obstacle à ce que le préfet puisse, le cas échéant, faire usage» de