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Biodiversité : le Japon, un hôte à double face

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Conférence de Nagoya. Alors qu’il se pose en champion de la protection des écosystèmes, l’archipel poursuit sa chasse aux cétacés.
publié le 23 octobre 2010 à 0h00

Le Japon est prêt à tout pour mettre la main sur le botryococcus braunii, une micro-algue verte miraculeuse, fréquente dans les pays subtropicaux. En septembre, dans le cadre d'un projet nippo-vietnamien impliquant des entreprises japonaises et dirigé par un centre de recherche basé à Tokyo, une équipe de biologistes nippons en a collecté à Nam Cat Tien, dans le sud du Vietnam. Parmi ces chercheurs, l'un appartenait à l'industrie pétrolière… C'est que cette algue planctonique accumule des substances rares pouvant être transformées en huile qui donne un biocarburant non polluant de bonne qualité. Le Japon, gros importateur de pétrole des pays du Golfe, dépense donc sans compter pour pouvoir l'exploiter.

En vertu de la Convention sur la diversité biologique de 1992, l’archipel est tenu de redistribuer à parts égales le fruit des profits tirés de l’exploitation des ressources naturelles d’un pays partenaire. Dans le cas des algues de Nam Cat Tien, les conditions de l’Etat vietnamien sont draconiennes : les Japonais doivent payer 1 000 yens (8,8 euros) par organisme prélevé et reverser 10% de tout profit lié à sa commercialisation. Sauf que celle-ci reste difficilement vérifiable et quantifiable.

A Nagoya, où se tient - depuis lundi et jusqu'à vendredi - la 10e Conférence de l'ONU sur la biodiversité, le Japon se pose en modèle. Il veut aider tous les Etats, petits et grands, à enrayer la disparition des espèces animales et végétales. Il avance pour cela de sol