C’est une maladie économique orpheline. Depuis la dépression des années 30, on sait comment elle gangrène une économie, une planète… Mais personne n’a trouvé d’antidote. Tout au plus, quelques remèdes préventifs. Ce mal : la déflation. Ce phénomène par lequel les prix des biens et services sont durablement orientés à la baisse. Certes, pour l’instant, la déflation n’est pas totalement à l’œuvre. Mais elle menace un peu partout. Ben Bernanke, le patron de la Réserve fédérale américaine, n’a jamais cessé de la craindre. C’est lui, en expert du long épisode de déflation que le Japon connaît depuis l’éclatement de la bulle immobilière et boursière des années 90, qui, à la moindre occasion, serine qu’en cas de paroxysme de la crise, il faudrait balancer des dollars d’un hélicoptère pour soutenir la demande. Surnommé «Ben Helicopter», il le fait en baissant les taux d’intérêt ou en achetant des bons du Trésor américains pour financer le déficit budgétaire.
Isolés. L'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) risque d'accréditer un peu plus cette thèse. «Nous sommes passés d'un activisme économique keynésien, qui avait permis d'enrayer un engrenage récessif à l'échelle mondiale, à une sorte de concours des politiques d'austérité où chacun joue sa propre partition, explique Jean-Paul Fitoussi, président de l'OFCE. Comme s'ils vivaient isolés du reste du monde.»«Or, la crise n'est pas finie», estime l'observatoire. Après le sursaut de