Ce week-end, mieux valait être vacancier filant sur l'autoroute vers un lieu de villégiature qu'habitant d'une commune de l'Ouest ou de région parisienne simplement contraint d'utiliser sa voiture pour ses besoins quotidiens. Le gouvernement avait une telle obsession de ne pas gêner les départs de la Toussaint que l'approvisionnement en carburant des stations d'autoroutes a été assuré en priorité, plutôt avec succès. «Sur les 336 qui dépendent du grand réseau, cinq étaient fermées et une dizaine en difficulté samedi», notait hier le ministère de l'Ecologie, de l'Energie et des Transports. Pour le gouvernement, c'est une bonne nouvelle : en vacances, les Français songeront peut-être moins à aller manifester leur colère contre la réforme des retraites et Nicolas Sarkozy jeudi, nouvelle journée d'action nationale.
Il n'en reste pas moins qu'hier, une pompe sur quatre était encore à sec et que les syndicats entendent rester mobilisés sur le terrain, malgré l'adoption définitive de la réforme des retraites annoncée pour mercredi au Parlement. Les pouvoirs publics ont beau continuer à se vouloir rassurants, le terminal pétrolier de Marseille est toujours en grève, les douze raffineries du pays encore à l'arrêt, et les dépôts de carburant commencent à s'assécher. Ainsi, à Grandpuits (Seine-et-Marne), les syndicats faisaient savoir hier qu'il ne leur restait «plus que 480 camions de gazole et 183 camions de sans-plomb», soit deux jours de stock. Demain, Grandpuits s