Un accrochage en mer de Chine orientale, le 7 septembre, près des îles Senkaku (Diaoyu en chinois) entre un chalutier chinois et deux patrouilleurs des garde-côtes du Japon, a viré, entre les deux superpuissances d’Asie, à la crise de nerfs. Survenu dans des eaux dont les deux pays se disputent la souveraineté, l’incident a pris la forme d’un événement dont les effets érodent les rêves de grandeur du Japon, relégué cet été au rang de troisième puissance mondiale, tandis que la Chine pavoise en numéro 2. Sur fond de litiges insulaires et énergétiques, cette rivalité a dégénéré en contentieux commercial qu’illustre la fièvre pour les «terres rares», ces minerais et autres «métaux critiques» indispensables au Japon pour fabriquer ses biens de high-tech (électroniques, technologiques et militaires) et sauvegarder sa croissance.
Embargo. Vengeance de Pékin suite à l'affaire du chalutier ? Les douanes nippones ont constaté, dès le 21 septembre, que des conteneurs importés de Chine, et d'ordinaire pleins à craquer de «ressources stratégiques», n'avaient pas été débarqués dans les ports nippons. Pékin a publié deux démentis officiels pour assurer n'avoir jamais imposé d'embargo. Des négociants de maisons de commerce japonaises (telle la Sojitz Corporation, basée à Tokyo) assurent pourtant avoir constaté des réductions ou des arrêts dans les livraisons.
Les représentants du patronat nippon (Keidanren) sont d'ailleurs allés jusqu'à exiger de Pékin «un relèv