Menu
Libération

Deux ans de remonte-pente

Article réservé aux abonnés
Le PDG de Rossignol a redressé la société mais supprimé plus de 30% des emplois.
publié le 1er novembre 2010 à 0h00

Lorsqu’il est revenu prendre la tête de Rossignol fin 2008, entreprise qu’il avait quittée trois ans plus tôt, Bruno Cercley pensait qu’une des premières choses à faire était de renoncer à ce projet de siège social tape-à-l’œil à Moirans, dans l’Isère. Ce gigantesque bâtiment de bois et de verre reproduisant les lignes de la montagne en arrière-plan était une idée du précédent et éphémère propriétaire de Rossignol, l’américain Quicksilver. Une idée à 25 millions d’euros devenue un peu embarrassante alors que Rossignol perdait 200 000 euros par jour et était au bord du dépôt de bilan.

Trois ans plus tôt, la situation n’était pas brillante lorsque Laurent Boix-Vives, celui qui avait fait de Rossignol le premier producteur de skis au monde, cédait son entreprise à Quicksilver. Le marché du ski était déjà en pleine dégringolade (la faute au développement de la location, au boom des marques distributeur et au recul de la mode des vacances à la neige) et Rossignol avait besoin d’un nouveau souffle. Les surfeurs californiens ont décidé d’appliquer leurs recettes aux skieurs savoyards : moins de matériel, plus de textile. Le matériel a continué de reculer, le textile n’a jamais marché. La principale usine de skis, à Saint-Etienne-de-Crossey (Isère), est fermée. Les délocalisations s’accélèrent. Fin 2008, Quicksilver revend au groupe Chartreuse & Mont-Blanc une entreprise en piteux état.

Bruno Cercley, montagnard de la maison (il avait été vice-président avant l’arrivée de Quicksilver)