Les marchés ont toujours autant de difficultés à comprendre les messages de Bruxelles. Apprenant que les Vingt-Sept, réunis jeudi et vendredi, discutaient de la possibilité de restructurer les dettes publiques des Etats membres de la zone euro en perdition budgétaire, ils se sont mis à vendre les obligations grecques, irlandaises, espagnoles et portugaises de peur de perdre leur chemise. Les taux d’intérêt se sont envolés et la Banque centrale européenne (BCE) a dû les racheter à tour de bras pour soutenir les cours, ce qu’elle n’avait pas fait depuis deux semaines.
Un accès de fièvre qui a donné raison à Jean-Claude Trichet, le président de la BCE, qui avait mis en garde, jeudi, contre le caractère explosif de cette discussion, suscitant au passage la colère de Nicolas Sarkozy. Or il n’a jamais été question de restructurer (c’est-à-dire d’annuler tout ou partie de la dette ou d’étaler les remboursements) le stock de dettes existantes, mais celles qui seront contractées au lendemain de la révision du traité de Lisbonne que les Vingt-Sept ont décidé de lancer, c’est-à-dire à partir de la mi-2013.
Pour les Européens, la pérennisation du Fonds européen de stabilité financière (FESF), qui instaure une solidarité financière entre les Etats de la zone euro, ne doit pas se transformer en garantie absolue donnée aux investisseurs : ils devront eux aussi assumer une partie des risques. Douloureux, mais le FESF leur assure qu’ils perdront au pire leurs boutons de manchette… Ce petit ven