C'est une pratique tellement rare que le mot n'est pas dans le dictionnaire. Le fabricant de ski Rossignol a annoncé qu'il allait «relocaliser» des emplois en France. Le geste n'a rien de patriotique. Il est d'abord économique. Et un peu symbolique. Rossignol va rapatrier d'ici janvier la production de 60 000 paires de skis de Taïwan à Sallanches, en Haute-Savoie, dans l'un des sites historiques du groupe, berceau de la marque Dynastar. Cette usine, dernière fabrique de skis en France depuis la fermeture de Salomon l'an dernier, produit 170 000 paires par an (sur 850 000 vendues chaque année par Rossignol).
Le volume rapatrié n’est donc pas anecdotique pour Sallanches. Le nombre de créations d’emplois résultant de cette relocalisation est en revanche plus modeste. Vingt équivalents temps plein, pour la plupart des CDD ou des CDI à temps partiel qui ne compensent pas les suppressions d’emplois ces dernières années chez Rossignol. En cinq ans, le groupe a perdu près la moitié de ses salariés, passant de 2 300 emplois dans le monde en 2005 à 1 200 aujourd’hui.
«Contraignant». En 2009, sur le site de Sallanches, un tiers des emplois ont été supprimés ou transférés au siège de Moirans, en Isère. Un jeu de bascule qui s'inscrit dans le plan de relance initié l'an dernier et que le PDG, Bruno Cercley, appelle «un retournement d'entreprise» (lire ci-contre). En clair : faire de Rossignol, dans le rouge depuis le début des années 2000, une société à n