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Libération

Tricoire, l’empereur du milieu patronal

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Le PDG de Schneider Electric préside le puissant Comité France Chine.
publié le 3 novembre 2010 à 0h00

«Le Chinois». C’est le surnom de Jean-Pascal Tricoire, le patron de Schneider Electric, donné par ses homologues du CAC 40. Discret, inconnu du grand public, ce patron de 47 ans est probablement le meilleur ambassadeur de la Chine en France. Il connaît bien sûr par cœur le marché chinois : son ahurissant potentiel de développement et toutes ses chausse-trapes juridiques comme politiques. L’homme privé est lui passionné par le pays depuis presque vingt ans.

Aujourd’hui président du Comité France Chine, l’association du Medef qui œuvre aux bonnes relations commerciales entre les deux pays, il est le seul grand patron français à parler couramment le chinois. Il est incollable sur les arcanes du Parti communiste comme sur les ethnies les plus reculées du pays. Cet été encore, il était avec femme et enfants à bourlinguer sac au dos sur les contreforts du Tibet, à visiter cette Chine profonde encore préservée du tourisme de masse. Il est revenu convaincu que la ruée des Chinois de la côte vers l’ouest du pays était la garantie que le miracle d’une croissance à deux chiffres était là pour durer longtemps. Ahuri par exemple de découvrir, dans une ville reculée, que tous les scooters en circulation étaient électriques.

Originaire d’un milieu modeste, diplômé d’une petite école d’ingénieur, Tricoire est un pur produit de la méritocratie d’une multinationale. Adoubé de l’intérieur et ignoré des réseaux parisiens du capitalisme français. Jeune ingénieur à Schneider Electric, il débarque à