C'est une petite phrase prononcée par Jean-Louis Borloo. Mais elle est significative de l'embarras du gouvernement sur le dossier de la LGV (ligne à grande vitesse) au Pays basque. En déplacement à Bordeaux, le 29 septembre, pour dévoiler le fuseau de 1 000 mètres dans lequel doit s'inscrire cette nouvelle ligne entre cette agglomération et l'Espagne, le ministre de l'Ecologie a reconnu que la voie ferrée actuelle, qui passe par Bayonne et Hendaye, pouvait «être utilisée jusqu'à saturation».
Chèvre. Dans le même temps, il a aussi donné son feu vert à RFF (Réseau ferré de France) pour commencer les sondages de terrain du tracé d'une nouvelle ligne. Borloo ménage donc la chèvre et le chou. C'est pourtant la première fois qu'il reconnaît que la ligne existante pourrait être utilisée sans qu'il soit besoin d'en construire une nouvelle. Position défendue par les opposants de tous bords à la LGV, qui estiment que la ligne actuelle pourrait devenir très performante si elle était rénovée.
De Biriatou à Mouguerre en passant par Ustaritz, dans ces vallées vertes situées entre l'océan et la montagne, la résistance est bien visible. Le long des routes, des panneaux marqués «Aht Ez, Non LGV» rappellent que le train rapide n'est pas le bienvenu et qu'il ne l'a jamais été. Car la mobilisation remonte à près de vingt ans. Pour Victor Pachon, porte-parole du Cade (Collectif des associations de défense de l'environnement), la LGV n'est qu'une «immense dest