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Libération

Après les défilés, la bataille continue

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Nouvelle journée d’action ce samedi alors que syndicats et partis de gauche cherchent à tirer profit du mouvement.
publié le 6 novembre 2010 à 0h00

«Rendez-vous en 2012.» Ce n'est pas un prestigieux carton d'invitation mais une simple pancarte qui a défilé dans plusieurs cortèges depuis le début du mouvement contre les retraites entamé en mai. Nul doute qu'elle sera encore là, ce samedi, dans plusieurs des 241 défilés annoncés dans toute la France. Les organisations syndicales étaient vendredi soir bien en peine de prédire l'affluence d'un rendez-vous qui, sans jamais le dire officiellement, a des allures de baroud d'honneur.

Soufflé. Fatalement, les regards sont maintenant tournés vers 2012. Pour la gauche militante, il ne fait guère de doute que le conflit laissera des traces politiques. Et finira par se retrouver dans les urnes du premier tour de la présidentielle. L'Elysée fait évidemment le pari inverse : dans plusieurs mois, une fois retombé le soufflé de la contestation, les Français reconnaîtront à Nicolas Sarkozy le courage politique d'avoir tenu bon contre la rue pour mener à son terme une réforme indispensable.

Qui fait fausse route ? Le sujet fait mouliner tout ce que la France compte de politologues et experts des sondages. «Une chose est certaine, répond François Miquet-Marty, directeur de l'institut Viavoice, c'est que ce mouvement a clivé fortement le paysage politique français.» Chaque camp s'est compté. Mais le paradoxe c'est que, malgré le profond et durable soutien de l'opinion aux grévistes (entre 60 et 70 % selon les instituts), aucune personnalité de gauch