L'Autorité des marchés financiers (AMF) a décidé de jouer les juges de paix entre Hermès et LVMH. L'entrée surprise du leader mondial du luxe dans le capital du sellier-maroquinier (à hauteur de 17,1%), le 23 octobre, dégénérait par trop à la guerre ouverte. Les héritiers d'Hermès réclamaient par voie de presse à Bernard Arnault de se «retirer», ce dernier opposant une fin de non-recevoir le lendemain par le même biais (Libération du 4 novembre).
Impossible dans ces conditions pour le gendarme de la Bourse de Paris de faire comme si de rien n'était. Jusque-là prudent, le président de l'AMF, Jean-Pierre Jouyet, a indiqué vendredi u'«une enquête sera ouverte par ses services […] sur les conditions dans lesquelles s'est faite» l'irruption de LVMH chez Hermès.
En clair, il s'agit de savoir si LVMH a enfreint ou non la réglementation en ne signalant aucun franchissement de seuil (comme c'est normalement obligatoire tous les 5%) lors de sa montée en puissance dans Hermès. Sur RMC, Jouyet a précisé que «l'examen de l'AMF portera également sur les mouvements enregistrés par le titre Hermès dans les jours précédant l'annonce de LVMH».
Une initiative aussitôt saluée par LVMH, «convaincu que cette enquête permettra d'établir, comme il l'a toujours affirmé, et contrairement au procès d'intention que certains lui ont fait, qu'il a, au cours de ces opérations, scrupuleusement respecté la réglementation en vigueur».
Jean-Pierre Jouyet lui-même avai