Yaura-t-il des trains à Noël ? Pas assez, à en croire la SNCF. Dans une lettre très détaillée que Libération s'est procurée, David Azéma, chef de la stratégie et des finances de la compagnie ferroviaire et bras droit de Guillaume Pepy, s'alarme des nombreux trains manquants, détournés ou retardés à compter du 13 décembre, date du passage au régime 2011.
La lettre, datée du 21 octobre, est adressée à Hubert du Mesnil, le patron de Réseau ferré de France (RFF). En tant que propriétaire du réseau, c’est RFF qui décide des créneaux horaires pour tous les trains qui empruntent les 30 000 kilomètres de voies ferrées. Chaque début d’année, donc, la SNCF fait pour chacun des trains une demande de sillon pour l’année suivante. Et tout est calé dès le mois de juin.
Or, l'exercice 2011 plonge la SNCF dans une grande inquiétude à moins de deux mois des vacances de Noël. Exemple dans le Briançonnais : «Aucun [billet de] train ne peut être mis en vente malgré la proximité des fêtes de fin d'année et les fortes demandes de réservation pour les vacances d'hiver», est-il dit dans le courrier. Même souci pour les TER avec «plus de 500 trains commerciaux qui n'avaient pas reçu de réponses à la date du 8 septembre». Angoisse aussi pour les Intercités : «Vingt trains n'avaient pas obtenu de réponse ou [des réponses] inacceptables à ce jour». A qui la faute ? RFF dit «avoir répondu point par point avec des arguments solides» sur toutes les dénonciations