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Libération

1/ Renouer avec le sommet du monde

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Barrack Obama (2eD), Nicolas Sarkozy (D), Silvio Berlusconi et Naoto Kan (G), le 25 juin 2010 au G8 à Huntsville, au Canada (© AFP Jason Reed)
publié le 8 novembre 2010 à 0h00

1 Quand on est au fond du trou, manifester de l'ambition ne peut pas faire de mal. Nicolas Sarkozy l'a compris dès fin août quand, du fond des limbes où l'avait projeté durant l'été l'affaire Woerth-Bettencourt, il a vu clignoter la petite lumière de la présidence du G20 et du G8, ces forums internationaux aptes à redorer son blason comme l'avait fait sa présidence de l'UE. Aux ambassadeurs de France réunis à Paris, il avait scandé ce programme : «La France propose à ses partenaires [des G20 et G8, ndlr] le choix de l'ambition !» C'est un fait, le chef de l'Etat n'a jamais été aussi en forme qu'en 2008 quand la crise économique démarrait et qu'il fallait éteindre le feu entre la Russie et la Géorgie. Mais sa situation était autre : il bénéficiait encore d'un état de grâce, et les Etats-Unis étaient plombés par la fin de règne Bush. Ce n'est pas très dur de remplir un vide.

Pas sûr, cette fois, que Sarkozy renouvelle la performance en prenant, dès vendredi, la tête du G20 (un club de pays qui pèse 90% de l'économie mondiale) puis, dès janvier, celle du G8. Il l'a reconnu vendredi à Nice. Interrogé sur le fait de savoir s'il était «optimiste dans la perspective du G20», il s'est exclamé : «Optimiste ? C'est bien difficile, nous sommes confrontés à des sujets d'une très, très grande complexité.» De fait, deux ans après la crise, les grands de ce monde peinent toujours à réguler la finance folle. Ce sont là les limites de l'amb