La pluie qui tombe à Paris depuis quatre jours est un bon test de mobilisation... Remporté avec brio aujourd'hui par les salariés de Pôle Emploi, descendus en masse avec leurs k-way et parapluies. Ils étaient entre 1500 et 3000, excédés par leurs conditions de travail et la dégradation du service rendu aux usagers.
«Ah non mais le coup des 1800 nouvelles suppressions d'emploi annoncées il y a trois jours, c'est de la provoc pure et simple», s'étrangle presque Franck, 18 ans de métier, brassard FSU. Agent au Pôle emploi de Caen, il rappelle que la manif d'aujourd'hui était prévue bien avant l'annonce de nouvelles suppressions de poste. «C'est une calamité, la situation est vraiment devenue catastrophique.»
Comme les autres, il voit la pile de dossiers sur son bureau s'allonger toujours plus, avec à la clef des délais de réponse aux usagers qui s'allongent. «Trois semaines d'attente en moyenne à Caen pour informer seulement un nouveau chômeur de ses droits et du montant de l'indemnisation.» Alors bien sûr, enchaîne-t-il, «faut pas s'étonner de la montée de l'agressivité, entre agents et de la part des usagers. L'autre jour, une collègue a évité de peu un coup de poing en pleine face.»
Sono syndicale à plein tube, on réchauffe le moral des troupes à coup de «Y en a assez, assez de ce Pôle emploi, de ses missions bradées, qui jette