Deux ans après son lancement, la fusion entre l'ANPE et les Assedics ne passe toujours pas auprès des salariés. Sous une pluie fine et insistante, près de 2 000 agents de Pôle Emploi (sur un effectif de 50 000) ont défilé hier à Paris, afin de dénoncer, selon leurs syndicats, des «conditions de travail déplorables». Si le nombre de manifestants restait modeste, ils étaient par contre plus nombreux - entre 36% selon la direction et 50% selon le SNU-FSU - à avoir fait grève, signe d'un malaise profond au sein de l'opérateur. Un chiffre qui doit aussi beaucoup à la communication du directeur général, Christian Charpy, qui, jeudi dernier, annonçait en comité central d'entreprise la suppression de 1 800 emplois pour l'an prochain.
«On nous a déjà enlevé plusieurs postes cette année, alors que le chômage continue d'augmenter, dénonce Emmanuel, 30 ans, en charge de l'indemnisation à l'agence de Pantin (Seine-Saint-Denis). Je ne sais pas comment nous allons faire en 2011 si les baisses d'effectifs se poursuivent.» Et d'évaluer à 300 le nombre de demandes d'allocations en souffrance au sein de l'agence.
Pour Yvonne, 57 ans, «conseillère à l'emploi» montée de Cusset, dans l'Allier, le portefeuille de personnes suivies atteint désormais 130 chômeurs, contre 60 en moyenne prévus lors de la création du nouvel opérateur. «On est censé les voir une fois par mois, rappelle-t-elle. Mais avec un portefeuille aussi important, c'est devenu impossible.» Autr