Menu
Libération

Irlande : la rumeur qui secoue les marchés

Article réservé aux abonnés
Finance . Malgré les démentis, l’idée que Dublin puisse faire appel au Fonds européen et au FMI agite les Bourses.
par Jean Quatremer, BRUXELLES (UE), de notre correspondant
publié le 15 novembre 2010 à 0h00

L’Irlande se prépare-t-elle à faire appel au Fonds européen de stabilisation financière (FESF) et au Fonds monétaire international (FMI) ? Depuis vendredi, les marchés bruissent de rumeurs, les médias anglo-saxons entretenant le suspens à coup de révélations non sourcées : le gouvernement irlandais négocierait avec le FESF pour demander entre 45 et 90 milliards d’euros… Aucun démenti n’arrive à stopper le flot des rumeurs qui ne peuvent qu’accroître la panique de marchés déjà préoccupés par le gigantesque déficit public irlandais (32% du PIB) causé par le sauvetage du secteur bancaire…

Incendie. Le Conseil européen des 28 et 29 octobre a involontairement soufflé sur les braises de l'incendie mal éteint qui a failli emporter la zone euro au premier semestre. Ce jour-là, les chefs d'Etat et de gouvernement réunis à Bruxelles, ont endossé le compromis franco-allemand de Deauville du 18 octobre prévoyant qu'en échange de la pérennisation du FESF au-delà de 2013, les dettes publiques des pays bénéficiant de l'aide européenne pourraient être restructurées afin de faire payer une partie de la facture aux investisseurs. Mais, et c'est là l'erreur, les conclusions du Conseil ne précisant pas quelles seraient les dettes qui pourraient être concernées, les marchés ont pensé que le stock de dettes existantes pourrait être touché, ce qui les a poussés à se débarrasser des obligations souveraines les moins sûres (Irlande, Grèce…). L'effet a été immédiat : les taux d'intérê