Inutile de se voiler la face : même si le résultat est peu étonnant, le G20 de Séoul est un fiasco. Il se termine par une vague déclaration selon laquelle chacun réitère son désir que les politiques monétaires soient mieux coordonnées. Mais de fait, si chaque pays souhaite que les autres coopèrent, c’est bien souvent pour mettre en œuvre, à peine rentré du sommet, des mesures unilatérales. Comme toujours, le monde idéal est celui où tous coopèrent… sauf moi !
Outre le maintien par la Chine d’un yuan à un niveau faible, le meilleur exemple de cette stratégie du sauve- qui-peut est donné par les Etats-Unis. Le rachat de bons du Trésor américain par la Réserve fédérale permet d’injecter des liquidités dans l’économie américaine, de réduire le risque de déflation, et de déprécier le dollar. De fait, c’est la seule cartouche restante pour tenter de nourrir une machine économique qui décidément peine à redémarrer : on peut compter sur le Congrès pour interdire l’usage de l’arme budgétaire, et les taux d’intérêts nominaux ne peuvent plus baisser…
Pour baisser le taux d'intérêt réel, seule reste l'action sur la monnaie : une légère hausse de l'inflation, et une dépréciation du taux de change. Il est dès lors assez cocasse de voir les Etats-Unis se réjouir du communiqué final du G20 selon lequel les gouvernements sont convenus de «favoriser des taux de change davantage déterminés par le marché». La critique implicite de cette déclaration d'intention porte autant sur les manipu