Ce jour-là, Whirlpool fête ses 100 ans au New York Stock Exchange (NYSE). Pour l'occasion, l'entreprise d'électroménager s'est offert une gigantesque banderole blanche déployée sur la façade de la Bourse. Une tente aussi, et des ballons jaune et noir pour faire la fête avec les VIP. Tommy, un broker en blouse bleue qui fume une cigarette tout à côté, dit «qu'il fait une pause dans une matinée de dingues».«Depuis quelques semaines, c'est reparti, assure-t-il, on passe des centaines d'ordres par jour. La crise ? Elle est derrière nous. Ce que l'on me demande, c'est de faire de l'argent. Et pour l'instant, personne ne se plaint.»
Deux ans après la crise financière qui a fait trembler ses fondations, c'est comme si rien ne s'était passé à Wall Street, ou presque. Depuis le début du mois, le Dow Jones a retrouvé un cours supérieur à celui de 2008, avant l'effondrement de Lehman Brothers. Pour la première fois depuis longtemps, les banques se remettent à embaucher et se disputent même les analystes les plus affûtés comme au beau vieux temps. Entre février et mai, dans la seule ville de New York, le secteur bancaire a créé 6 800 emplois, un chiffre sans équivalent depuis près de trois ans. «Ceux qui ont annoncé la mort des banques se sont trompés, assure Richard Lipstein, le directeur de Boyden Global Executive Search, une firme de recrutement spécialisée dans la finance. Aujourd'hui, les banques ont retrouvé une certaine stabilité. Elles ont