Depuis 1997, l'ouvrage France, portrait social est devenu un classique de l'Insee. Marché du travail, niveau et conditions de vie, inégalités, le rapport apporte chaque année son lot de nouveautés et de données allant parfois à l'encontre des idées reçues. Inventaire très sélectif.
Les inégalités se creusent-elles ?
L'Insee préfère mettre en avant l'aspect très redistributif du modèle français. En moyenne en 2009, les 20% de personnes dont le niveau de vie est le plus faible ont bénéficié d'un complément de ressources de l'ordre de 50%, portant leur revenu moyen à 11 000 euros annuels, tandis que les 20% les plus aisés (42 000 euros annuels) ont vu leur niveau de vie amputé de 20% après redistribution. Le rapport entre le niveau de vie des plus aisés et des moins aisés varie de 1 à 7,4, avant redistribution, à 1 à 3,8 après. Autre enseignement, la redistribution par les prestations sociales, c'est-à-dire par la dépense publique, réduit deux fois plus les inégalités que la fiscalité directe. Pour le patron de l'Insee, Jean-Philippe Cotis, «le bas de l'échelle et le haut ont vu leur niveau de vie progresser ces dix dernières années, tandis que les classes moyennes stagnent. D'où leur impression d'être à la fois rattrapées et distancées».
Peut-on mesurer la qualité de la vie ?
C'est la nouvelle approche statistique dans la lignée du rapport Stiglitz sur la mesure de la croissance remis l'an dernier à Nicolas Sarkozy. L'Insee a lis