Avec la probable disparition simultanée du bouclier fiscal et de l’ISF en 2011, Nicolas Sarkozy va-t-il couper l’herbe sous le pied de ceux qui réclament une grande modernisation de la fiscalité française? A commencer par les socialistes qui en ont fait un de leurs chevaux de bataille. Au nom d’une plus grande justice sociale mais aussi d’une simplification de la fiscalité du patrimoine, afin de la rendre plus lisible. Portée par François Hollande et quelques autres comme le président de la commission des Finances de l’Assemblée nationale, Jérôme Cahuzac, ou le député et économiste de formation Pierre-Alain Muet, elle consiste à supprimer le bouclier fiscal et à proposer un impôt unique sur le patrimoine qui engloberait les droits de succession, en lieu et place de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF).
Justice. «Je n'ai pas de crainte que l'on me prenne mes idées, mais plutôt que l'on fasse l'inverse de ce qui serait nécessaire», réagit François Hollande, interrogé par Libération. Même scepticisme chez Jérôme Cahuzac, qui fait remarquer que la fiscalité, pour l'Elysée, n'est traitée que sous l'angle de la compétitivité, jamais sous celui de la justice fiscale. Ces socialistes font remarquer l'incongruité qu'il y a à mettre sur le même plan les suppressions du bouclier fiscal et de l'ISF. Le premier, qui plafonne à 50% du revenu du contribuable, a coûté 679 millions d'euros en 2009 (pour 18 764 contribuables); le second touche 560 000