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Baroin fait du foin

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Budget . En retoquant l’adoption d’amendements déjà votés, pour certains à l’unanimité, le ministre a provoqué un tollé à l’Assemblée.
publié le 19 novembre 2010 à 0h00

Un accouchement dans la douleur. L'Assemblée a adopté dans la nuit de mercredi à jeudi le projet de budget 2011 par 169 voix contre 68, mais le vote a provoqué de très vives tensions jusque dans les rangs de la majorité. En cause, l'imposition par le ministre du Budget, François Baroin, d'un second vote sur 39 amendements déjà adoptés en séance contre l'avis du gouvernement, pour certains à l'unanimité. «Je suis rapporteur du budget depuis 2002. C'est la première fois que nous avons une seconde délibération remettant en cause autant de votes de notre Assemblée», s'est ému l'UMP Gilles Carrez. «Ces amendements remettent en cause des économies structurantes pour l'équilibre du budget», s'est justifié Baroin, selon lequel ces mesures représentaient une «impasse de plus de 350 millions d'euros» par rapport à l'objectif de gel en valeur de la dépense publique.

Le cost killer de Bercy, qui s'est fixé l'objectif de ramener le déficit de l'Etat de 150 milliards d'euros en 2010 à 91,6 milliards fin 2011, a aussi réfuté l'accusation de passage en force en indiquant que l'an dernier, 34 amendements avaient été supprimés dans le cadre de la même procédure du vote bloqué. A cette différence, répond la commission des finances, que le gouvernement n'était pas revenu sur des amendements adoptés à l'unanimité.

«Vérité». Pour Pierre-Alain Muet (PS), l'argument de la lutte contre les déficits repris hier par la ministre de l'Economie, Christin