Menu
Libération

La Socata en passe d’atterrir chez le juge

Article réservé aux abonnés
Social . La filiale d’EADS est poursuivie par la CFDT pour des années de discrimination syndicale.
publié le 20 novembre 2010 à 0h00

Il y a des batailles syndicales qui durent plus d’une décennie. Douze ans après ses premières tentatives, la section CFDT du sous-traitant aéronautique Socata, filiale d’EADS, s’apprête à poursuivre son employeur pour discrimination syndicale. La fédération de la métallurgie des Hautes-Pyrénées a enfin de quoi étayer une plainte qu’elle va déposer, mardi 23 novembre, auprès d’un juge d’instruction à Tarbes.

«Nous avons toujours manqué de preuves pour saisir l'inspection du travail d'une atteinte au droit des syndiqués», ruminait déjà, en octobre 1998, Bernard Gaillanou, délégué CFDT. Il avait pourtant découvert un an plus tôt, lors d'un séminaire de cadres de la maison, des éléments à charge contre la direction, qui demandait alors d'«aider les syndicats qui vont dans le bon sens pour l'entreprise». Pas de quoi, alors, asseoir des poursuites pour discrimination syndicale.

C'est en 2007 que le climat s'est gâté. La Socata et EADS - pour le compte de laquelle elle produit des éléments de fuselage - signent un accord prévoyant divers rattrapages. Sauf pour les cédétistes, qui ne voient passer que des «queues de cerise». Depuis le 6 janvier 2009, la Socata n'est plus qu'une filiale (détenue à 30%) d'EADS. Ce qui ne l'a pas empêchée de continuer à salarier un délégué du comité d'entreprise CFDT à l'indice 215 après trente ans de carrière quand, diplômé du même CAP de mécanique générale, un autre délégué du CE de FO pointait à l'indice… 365.

Les élus s'en s