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Yaourts : Yoplait ne veut pas en brasser pour Lactalis

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Détenue à 50 % par un fonds qui souhaite vendre, la marque à la fleur est convoitée par le géant laitier. Qui lorgne aussi la part de Sodiaal.
publié le 20 novembre 2010 à 0h00

Un bouquet pour Yoplait. La petite fleur qui signe la renommée mondiale du producteur français de yaourts mérite bien ça : des repreneurs en pagaille. C'est du moins la conviction de ses deux actuels propriétaires, la coopérative laitière Sodiaal qui l'a fondée, et le fonds d'investissement PAI Partners qui l'a sauvée. Les deux actionnaires savent que leur aventure touche à sa fin : d'ici à mars 2011 officiellement, mais plus vraisemblablement avant la fin de l'année, le financier aura vendu sa moitié de capital et realisé, huit ans après son arrivée chez Yoplait, une plus-value qui s'annonce somptueuse. Du moins si son partenaire Sodiaal, représentant 8 500 producteurs de lait dont le gouvernement a éprouvé l'éruptivité ces derniers mois, y consent de bon gré. «C'est un billard à plusieurs bandes dont une clé est clairement politique», confie un proche du dossier.

Franchisés. C'est que Yoplait est une entreprise stratégique. Moins qu'on ne le dit, mais plus qu'on ne le croit. Son aura de numéro 2 mondial des produits laitiers frais (derrière Danone) cache une réalité plus modeste. Sur les 4 milliards d'euros par an de yaourts à pétales vendus sur la planète, seul un petit tiers incombe directement à l'entreprise française. L'essentiel (fabrication et distribution) est l'œuvre de franchisés : le groupe américain General Mills qui fabrique à lui seul pour les Etats-Unis plus de petits Yoplait que le français. Lequel tire de cette situation une grande