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Libération

Au-delà des politiques monétaire et budgétaire

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publié le 23 novembre 2010 à 0h00

Dans un article de 1933, Irving Fisher exposa sa «théorie des grandes dépressions par la dette et la déflation». Si jamais pour une raison ou une autre, les agents endettés doivent diminuer leur niveau d’endettement, la baisse de l’activité qui en découle conduit à une baisse des prix, la déflation, qui augmente le poids réel des dettes et amène les débiteurs les plus fragiles à faire faillite, ce qui renforce le mouvement initial et mène tout droit à la dépression. Dans des économies où l’un des problèmes principaux est la dette élevée des agents privés (l’endettement des ménages représentait en 2008 128% de leur revenu disponible aux Etats-Unis, 130% en Espagne et 160% au Royaume-Uni), la déflation est un danger dont il faut se prémunir. C’est pourquoi les polémiques autour du danger inflationniste que feraient courir les politiques monétaires expansionnistes semblent assez curieuses. Aux Etats-Unis en particulier, le débat sur le risque d’accélération de l’inflation que ferait courir la politique monétaire expansionniste connue sous le nom de «Quantitative Easing» (QE), qui consiste pour la Fed à agir sur les taux à long terme par l’achat de titres, est assez animé. Les défenseurs d’une politique expansionniste peuvent facilement montrer que le danger inflationniste est assez faible, que les taux d’intérêt nominaux à court terme sont proches de zéro et qu’entre deux maux, déflation et inflation, on sait bien lequel il faut choisir.

Mais, comme l'a admis le président de la