L'industrie nucléaire française est devenue une vraie pétaudière. Les pouvoirs publics ont beau affirmer, comme ils l'ont fait hier à l'AFP, avoir toujours l'objectif de réaliser l'augmentation de capital d'Areva «avant la fin de l'année», plus grand monde n'y croit sur la place de Paris. Ni même ailleurs, ce qui est encore plus grave vu que plusieurs investisseurs étrangers sont intéressés par l'opération. Déjà reporté, le conseil de surveillance du groupe, qui devait aujourd'hui se pencher sur le dossier, a été une nouvelle fois ajourné. Preuve que ça tangue sévèrement entre les acteurs de ce très mauvais film qui semble n'avoir pas de fin.
Haine. Petit récapitulatif : pour faire face aux investissements nécessaires à son développement, Areva planche depuis plus d'un an, main dans la main avec l'Etat, sur une ouverture de son capital. Trois investisseurs étrangers sont sur les rangs depuis de nombreux mois pour se partager environ 15% de ce capital : les fonds souverains du Qatar et du Koweït, et le japonais Mitsubishi.
L’affaire était plus ou moins sur les rails, mais c’était sans compter la haine viscérale qui oppose depuis près d’un an la patronne d’Areva, Anne Lauvergeon, au président d’EDF, Henri Proglio. Celui-ci, ayant été nommé à la tête du groupe d’électricité en novembre 2009 avec le soutien de l’Elysée et la mission de rallier sous son panache la filière française, s’est mis en tête de placer Areva sous sa coupe. Tiraillé entre les deux,