David Cameron place ses pas dans ceux de Margaret Thatcher, dont le fameux «I want my money back», qui a bloqué le fonctionnement de l'Union entre 1979 et 1984, résonne encore dans les couloirs bruxellois. Appuyé par la Suède et les Pays-Bas, le Premier ministre britannique a, en effet, refusé tout compromis avec le Parlement européen, le 15 novembre, ce qui a conduit au rejet du projet de budget pour 2011. Londres ajoute ainsi une crise budgétaire à la crise financière que traverse l'Union… José Manuel Durão Barroso, le président de la Commission, a annoncé hier, devant les eurodéputés, qu'il allait présenter une nouvelle proposition budgétaire en espérant qu'elle sera adoptée avant la fin de l'année.
A défaut, l’Union sera privée de budget 2011 et devra recourir au système des «douzièmes provisoires», c’est-à-dire à une reconduction mois par mois à l’identique du budget 2010 (122,9 milliards d’euros, soit à peine 1 % du PIB communautaire), ce qui empêchera le financement de toute politique nouvelle, comme la création d’agences européennes de supervision financière.
Le bras de fer entre le Parlement européen, doté de nouveaux pouvoirs budgétaires depuis l'entrée en vigueur du traité de Lisbonne, le 1er décembre 2009, et les Etats membres, a d'abord porté sur l'augmentation des dépenses : le premier voulait obtenir 6,18% de plus (la Commission proposait 5,9%), alors que les pays riches, dont le Royaume-Uni, l'Allemagne ou la France, refusaient plus de 2,91%