Menu
Libération
Analyse

Emirates contre Air France : escalade à Paris

Article réservé aux abonnés
Malgré les attaques de la compagnie tricolore, le patron du géant dubaïote, de passage hier dans la capitale, souhaite de nouvelles liaisons vers l’Hexagone.
Un appareil de la compagnie Emirates. (Reuters)
publié le 25 novembre 2010 à 0h00

Le grand méchant loup veut montrer patte blanche. Tim Clark, le très british patron de la compagnie Emirates, a tenté, lors de son passage hier à Paris, de convaincre qu'il n'était pas le prédateur pointé du doigt par ses concurrents européens. «Nous comprenons les inquiétudes [à notre égard], mais nous ne sommes une menace pour personne. [...] On ne tuera aucune compagnie aérienne.» Non, Emirates n'alimente pas la fabuleuse croissance de son trafic (+20,8% en 2009) en siphonnant les passagers européens vers son hub de Dubaï. Non, elle n'est pas gavée d'aides financières par le gouvernement de l'Emirat, qui est aussi son seul actionnaire. «Si vous trouvez un euro de subvention accordé à Emirates, je démissionne le lendemain»,a lancé Tim Clark.

Guérilla. Une réponse aux violentes attaques lancées la semaine dernière par Air France. Les compagnies du Golfe (Emirates, Etihad, Qatar Airways) «exportent chez nous du chômage», a chargé le président du conseil de la compagnie tricolore, Jean-Cyril Spinetta. Le directeur général, Pierre-Henri Gourgeon, a passé la deuxième couche, fustigeant «les moyens sans limites» d'Emirates. «Si nous avions les mêmes conditions qu'eux en matière de taxes, de charges sociales ou de redevances aéroportuaires, notre résultat augmenterait de 3,5 milliards d'euros», assure un dirigeant d'Air France.

Cette guérilla verbale, engagée par Spinetta il y a huit ans, resurgit parce qu'une i